Encore un matin brumeux, encore un soleil timide qui se lève sur la cité de Bonta. Ce n'était qu'hier, mais elle avait l'impression que ça faisait déjà une éternité. Combien de temps cette douleur serait là ? Tant de questions qui se posent et plus personne pour y répondre.

« Seule au monde, y a rien à faire j'suis seule au monde », ça pourrait presque faire une chanson, ou une complainte. Andora grelotait sous une vieille couverture, au fond de l'auberge du Pot-nez-Fringue-Ant. Elle venait sans doute de passer sa dernière nuit sous une lune bontarienne. Cette ville n'évoquait maintenant qu'un mauvais souvenir.

«- Bon ma p'tite, faut pas pousser mémé dans les orties, le soleil est levé, j'ai eu pitié de toi hier mais faut te trouver un autre endroit où crécher ! »
Sans dire un mot, et tant bien que mal la jeune crâtte rassembla ses affaires dans un baluchon de fortune et quitta l'auberge à pas feutrés. Les rues étaient encore désertes, mais ça ne durerait pas. A peine eut elle fait quelques pas, qu'elle entendit la vieille aubergiste derrière elle :
«- Pauvre fille, être orpheline si jeune ça ne laisse pas beaucoup d'espoir pour la suite. »
Je n'entends pas, ce n'est pas possible, c'est un rêve, ou plutôt un cauchemar. Je vais me réveiller. J'aurais du me réveiller.. Il faut que je parte, loin, quitte à marcher jusqu'à être épuisée.

Quand elle arriva à la porte Sud, les marchands installaient déjà leurs étals et la bonne odeur de pain chaud titillait ses narines. Distraite, elle laissa son nez la porter jusque devant le plus grand atelier de boulanger de la rue. Lorsque l'on a pas de kamas, on se contente de l'odeur.. C'est à contre coeur qu'Andora poursuivit sa route. Personne ne lui demanda rien à la sortie de la ville, elle était presque invisible dans sa cape noire, la tête baissée. Une fois à bonne distance des portes et des gardiens elle regarda droit devant elle, observant l'horizon avec une seule question en tête : Où est ce que je vais aller ? Elle avait entendu parler d'une contrée plus au Sud mais il lui faudrait des jours pour l'atteindre et encore faudrait-il qu'elle survive jusque là.
Lassée de ne pas savoir que faire, elle s’assit finalement sur un rocher au bord de la route dans l'espoir de trouver une solution avant midi.
«-Andora ? Oui c'est bien toi, Andora réveille toi ! »
Avec difficulté, elle ouvrit les yeux et découvrit un visage qui lui parût familier.

Suite à venir.. oupas

[HRP] C'est bien comme ça qu'on dit hein, hein ? Soyez indulgents c'est la première fois depuis environ un siècle que j'écris quelque chose. J'epère que ça ne sera pas la dernière quand j'ai bien des choses à vous apprendre à propos d'Andora ;) [/HRP]