Il n'y a pas de passé. Il n'y a pas de futur. Seul le présent compte. Seul le présent nous intéresse : il est le fruit du passé et le créateur du futur. Oublie foutaises et contes de fées. L'avenir n'appartient qu'à toi, alors prend le en main et montre au monde ce que vaut le coeur de mon coeur, la lueur de mes nuits, le souffle du crépuscule...
... Il n'y a pas de mais ! Ecoute moi mon Soleil Noir, il n'existe pas de mot pour décrire ma douleur, ni pour décrire ce que je ressens au fond de moi. Aucun sens ne peut s'attribuer à mon discours, ni à mon choix, si tu ne le comprends pas. Car, n'oublie jamais : les yeux regardent, mais c'est l'esprit qui voit....
... Pars je t'en prie... Il n'y a aucune autre solution, tu le sais ! Enfin je veux dire, aucune autre issue possible pour nous ! Ais confiance en moi, une dernière fois...
... Prends le. Prends ce...
Un éclat de cri surplombe la forêt. La nuit est à son apogée et la Lune, presque invisible, laisse traîner un flot pâle sur la nature environnante. Le coeur battant, Serfine se relève à moitié. Elle tourne le dos à l'infime lumière que laisse entrevoir les feuillages de l'erable sous lequel elle s'est adossée. Mais malgré l'ombre, sur son visage perlent le flot d'une douleur incommensurable.
Au delà des arbres s'étend les plaines de Cania. Long plateau fait de roches, et de terres herbeuses ; les quelques arbres survivants du gré de la nature se dresse fièrement au dessus des innombrables créatures au sommeil lourd que cache les rocs et autres débris de calcaires. Mais dans le plus noir de la nuit, une âme brisée s'est éveillée et aucun mortel ne saurait lui rendre ce que chaque homme, femme ou enfant désire le plus. Il n'y a que le temps qui agit. Mais le temps n'efface pas les blessures : elle se referme doucement, mais les cicatrices sont là pour nous rappeler que le passé n'a pas été rêvé. Et Serfine ne le sait que trop bien.
Au petit matin, malgré la fraicheur de la nuit, Serfine repartit. Vêtue de son barda, elle se remit en route de sa quête. L'aurore, en pleine naissance, illuminait peu à peu le ciel. Chaque être sortit peu à peu de sa tanière, afin d'admirer le ciel rougeâtre et la chaleur si réconfortante d'un Soleil déjà radieux. Le chant des oiseaux commença à siffler l'air, la forêt s'anima peu à peu, et les mouvements sismiques, annonçant le réveil de quelques autres créatures plus lourdement chargée vint tinter le sol déjà adoucit par les éclats des cieux.